Catherine Villeminot & Tiphaine DeReyer : l’interview des co-réal(e)s du premier Macro Kino

À Kino nous nous sommes penchés sur le parcours cinématographique et kinoïtique (oui, je viens d’inventer le mot) de Catherine Villeminot et Tiphaine DeReyer, à l’occasion de notre collaboration dans le cadre du tout premier Macro Kino (de tous les temps).

— UNE PRÉSENTATION DANS LES RÈGLES —

De gauche à droite : Tiphaine DeReyer et Catherine Villeminot

Tiphaine DeReyer et Catherine Villeminot pour Macro Kino
Crédit : A. Paulin/Kino

Q: C’est quoi ton nom et ton âge (sans indiscrétion) ?

C : Catherine Villeminot, 31… mais plus pour longtemps…
T : Tiphaine DeReyer, 31… pour encore très longtemps…

C : Frimeuse…
T : Envieuse…

Q: Quelle est ta filmographie ? (Cékoiketafait ?)

C : Vous pouvez voir tous les films qu’on a co-réalisé avec Tiphaine sur notre Vimeo. Sinon avant de venir au Québec j’ai réalisé « Chômage Affectif », un court métrage de 6 min. Vous pouvez le voir ici… mais soyez indulgent c’est un premier film !

T : Mon unique court métrage « Il était une… », qui est au départ un défi Kino, n’est malheureusement pas disponible en ligne car il tourne dans les festivals…

C : Frimeuse…
T : Envieuse…

— PARCOURS DE KINOÏTES : QUAND DEUX CHEMINS SE RENCONTRENT —

Kino Kabaret de Montréal 2013 - Crédit : Albert Zablit

Kino Kabaret de Montréal 2013
Crédit : Albert Zablit

Q: Comment as tu connu Kino ?

C : J’ai connu Kino grâce à Albéric Aurtenèche, un ami montréalais qui m’en a parlé quand je lui ai dit que je déménageais ici. Merci Albéric !

T : Albéric Aurtenèche ? Ça vient d’où ce nom ?
C : Heu…
T : Et moi qui pensais que Tiphaine DeReyer était compliqué… Merci Albéric !
C : Et comment t’as connu Kino toi DeReyer?

T : Mon amie Sara DaCruz (ouais moi aussi je fais du name dropping) m’a amené à une soirée y a longtemps et puis y a 2 ans je suis revenue grâce à un ami comédien Marc-Antoine Larche (Et hop 2 noms pour moi !).

Q: Racontes nous ta première fois… à Kino.

C : La première fois que je suis allée à Kino c’était en juillet 2013 quand je me suis rendue au pot pour inaugurer les nouveaux bureaux.

T : Ah ouais je les ai peinturé ces bureaux ! Information inutile, c’est juste pour ploguer que je m’impliquais déjà dans la communauté Kino avant qu’on se rencontre !

C : Frimeuse…
T : Frimeuse volontaire ! Continue…

C : Et donc, là j’ai surtout rencontré les DAs et Marie-Eve. C’était très convivial, tout le monde était très ouvert et accueillant et ça ma donné envie de revenir pour les soirées projections.

T : La toute première fois que je suis venue à une soirée Kino c’était à l’époque du Lion d’Or (aucune idée de l’année) mais c’était… différent. J’avais pas tout compris car y avait beaucoup d’insides… Ce qui n’est plus le cas.

C : Ou alors c’est peut être que tu comprends les insides maintenant…
T : Peut-être…

Remise de la ceinture Pat Péris pour le meileur défi de l'année 2013 par Charles_Louis Thibault, lors de la soirée anniversaire des 15 ans de Kino. - Crédit : pierrick.ca

Remise de la ceinture Pat Péris pour le meileur défi de l’année 2013 lors de la soirée anniversaire des 15 ans de Kino.
Crédit : pierrick.ca

Q: Qu’est ce qui te plait dans Kino ?

C : Ce que j’aime à Kino c’est que c’est un mélange parfait entre professionnalisme et amateurisme. On le voit lors des soirées de projection qui offrent toujours une panoplie de films de tous les niveaux. Pour moi ces deux caractéristiques sont très importantes. Il faut le côté amateur car ça permet aux nouveaux et aux moins expérimentés de ne pas se sentir intimidés et ça leurs permet de se dire qu’ils peuvent se lancer en réalisant et en projetant leurs propres films même s’ils ne sont pas parfaits. De même, le côté professionnel est aussi essentiel. Ça permet de rehausser le niveau et de donner de la crédibilité aux soirées projections pour que ce ne soit pas juste des films qu’on se montre entre amis. Ça donne aussi le goût à ceux qui s’exercent de toujours s’améliorer et de progresser ce qui est essentiel pour un mouvement comme Kino.

T : Ce qui me plait à Kino c’est l’esprit de communauté. Y a toujours quelqu’un qui peut t’aider et s’il ne peut pas il va te référer à quelqu’un qui le pourra. C’est assez impressionnant ! Y a une réelle motivation à tripper ensemble sur un projet, même si au départ c’est pas ton projet. Et un autre truc super cool avec Kino c’est que les gens ne te jugent pas. Par exemple moi, tout ce qui est terme technique c’est pas mal du chinois, je comprends rien ! Et y a jamais personne qui m’a pris de haut ou qui s’est moqué et ça c’est génial car ça te coupe pas dans ton élan créatif.

 

Première réunion pour Macro Kino

Première réunion pour Macro Kino
Crédit : A. Paulin/Kino

Q: Et comment en êtes-vous venues à travailler en duo ?

C : À vrai dire je ne sais plus comment on a eu l’idée de réaliser ensemble. Au début je devais juste aider Tiphaine pour traduire et mettre des sous-titres sur son film « Il était une… ».

T : Et ça a cliqué ! On s’est dit que ça serait cool de faire le prochain défi ensemble, quelque soit le défi !
C : Après on s’est lancé le défi de faire tous les défis de l’année… Bon, au final on n’a pas fait un défi chaque mois car on a eu d’autres projets à côté, mais on a quand même réalisé un film par mois depuis septembre, que ce soit pour Kino ou autre.

T : Ouais, on aime bien s’auto-lancer des défis ! Peut-être trop même…

Q: Il parait que ce n’est pas toujours facile de rentrer dans la gang Kino. Visiblement tu as réussi puisque tu viens de réaliser ton premier Macro Kino. Comment as tu fais ? Quels conseils donnerais tu aux nouveaux kinoïtes ?

C : C’est sûr que c’est un peu intimidant la première fois qu’on va dans une soirée Kino et qu’on ne connaît personne mais il faut se forcer…Très vite on découvre que ce n’est pas une gang fermé et que les gens sont faciles à parler et très ouverts aux nouvelles personnes. Si j’ai un conseil pour les nouveaux Kinoïtes c’est d’aller dans ces soirées seuls… c’est moins drôle au début mais c’est comme ça qu’on rencontre plus de monde. Puis sinon ma petite astuce personnelle c’est de se prendre une bière… ou deux… ou trois… Ça, ça aide aussi.

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A l’accueil des soirées mensuelles
Crédit : Thomas Lesourd

T : Moi je vous déconseille de vous rendre jusqu’à la 3ème. En fait Kino c’est comme n’importe quelle communauté, si tu veux t’intégrer faut te bouger ! C’est exactement la même chose que de rejoindre une équipe sportive. Au début ça peut être intimidant car y a déjà un noyau, mais si tu restes sur le banc de touche à les regarder de loin, effectivement, c’est difficile de
rentrer dans la gang. Vas jouer avec les autres, fais-leur des passes et montre-leur ce que tu sais faire, le reste va suivre tout seul !
C : je savais pas que t étais sportive!
T : ouais je cache bien mon jeu.


Q: Et justement concernant Macro Kino, qu’est-ce que tu espères retirer de ton expérience ?

C : L’expérience Macro Kino est une étape importante pour Tiphaine et moi car jusqu’ici on s’est concentré sur des projets plus courts comme des défis, des clips, ou des minis vidéos promotionnelles de moins d’une minute. C’était rassurant pour notre premier projet plus long de se sentir entouré par Kino et son équipe. L’avantage de le faire dans le cadre de Macro Kino c’est
c’était qu’on était entouré quand il le fallait mais on sentait qu’on avait une grande liberté tout de même.
T : Tout pareil !

 

— DEUX FILLES, DEUX PARCOURS DE CINÉASTES —

Q: Quand et comment le cinéma est il entré dans ta vie ?

C : À l’âge de 14 ans j’ai eu la chance de jouer dans un film de James Ivory. Ça m’a donné envie de continuer, mais cette fois derrière la caméra.

Tournage de Apesanteur (Macro Kino) - Crédit : Maxime Cormier

Tournage d’Apesanteur (Macro Kino)
Crédit : Maxime Cormier

T : À l’âge de 14 ans j’ai eu la chance de jouer dans un film de Steven Spielberg.
Ça m’a donné envie de continuer, mais cette fois derrière la caméra. (il n’était pas très bon, je me suis dis que je pouvais faire mieux !)

C : J’ai dit James Ivory… pardon je voulais dire… James Cameron.

Q: Quelles études as-tu suivis ?

C : J’ai commencé par faire des études de sociologie et d’économie jusqu’à ce que je me rende compte que je ne voulais vraiment pas faire ça. Après j’ai pris une année où j’ai travaillé et fait des stages en cinéma. J’ai ensuite intégrée une école de cinéma à Paris où je me suis spécialisé en documentaire.

T : J’ai fait des études littéraires et en même temps j’ai fait 2 écoles de théâtre. Oui j’étais tellement mauvaise que j’ai dû en faire 2 ! Non sérieusement, la première était basée sur l’impro, avec de la danse et du chant et la 2ème peu plus « classique », le travail partait du texte ! Ce qui donne une formation plus complète…

Q: Qu’est ce que tu fais professionnellement dans la vraie vie ?

C : Je suis monteuse (télé, documentaires, institutionnel)
T : Je suis comédienne, ce qui signifie que les ¾ du temps je fais tout sauf ça !

 

Tournage d'Apesanteur (Macro Kino) - Crédit : Maxime Cormier

Tournage d’Apesanteur (Macro Kino)
Crédit : Maxime Cormier

Q: Quand et comment en es tu venue à réaliser des films ?

C : J’ai commencé à « réaliser » des films avec un caméscope que mes parents ont acheté quand j’avais 13 ans. Comme c’était sur K7 et qu’on n’avais pas de bande de montage je devais faire du tourné monté. Je mettais en scène soit mes sœurs soit mes cousins et si personne voulais jouer pour moi j’appuyais sur record et je courrais me mettre devant la caméra… bon en tout cas j’espère que ces K7s sont bien cachées sous mon lit car il y a moyen de me faire du gros chantage avec tous ça !

T : Oh my god je veux tellement voir ces vidéos ! Je vais appeler tes parents !!!! Cath’ on pourrait faire un défi avec !!!!

C : Dommage ! Même mes parents ne savent pas où sont ces vidéos… Heureusement car la plus part du temps j’ai la tête coupé car à l’époque ils n’avaient pas encore les petits écrans réversibles pour permettre de faire des selfies… Et puis il faut dire que je n’étais pas très douée pour estimer ma hauteur dans le plan.

T : Excellent, je veux voir ça !!!!
C : Bon, et toi comment t’en es venue la réalisation ?

T : En fait j’ai toujours aimé raconter des histoires ! Il y a 3 ans j’étais un peu tannée d’attendre qu’on me propose des projets alors je me suis écrit un one-woman show « vous n’avez aucun nouveau message » qui a bien fonctionné !

Photobooth Kino Kabaret de Montréal 2013 - Crédit : Kino

Photobooth Kino Kabaret de Montréal 2013
Crédit : Kino

Je me suis alors rendue compte que je savais écrire ! Youhou ! Sauf que le théâtre c’est trop long, les répétitions, faire venir du public etc… et y a souvent pas grand chose au bout même si ton spectacle est super cool ! Je me suis donc dit que le format vidéo serait plus efficace ! Et comme je traînais un peu à Kino et que là encore ça me tentait pas d’attendre qu’on me propose des projets et aussi parce que je voulais raconter mes histoires, l’envie de réaliser un défi me titillait… Et puis Jesse Malcolm Sweet m’a mis une bonne tape dans le dos et je suis tombée de l’autre côté de la caméra. Finalement ça peut avoir du bon l’impatience !

Q: Quels sont tes projets pour l’avenir ?

C : Avec Tiphaine on a un million de projets dans la tête… lesquels vont se concrétiser… seul le temps le dira.
T : Je pensais recontacter Steven Spielberg, pour voir s’il avait évolué un peu…

Pour suivre les réalisations de Catherine et Tiphaine, ça se passe sur leur Vimeo –> ma pøule.

Et pour découvrir Apesanteur, le tout premier Macro Kino réalisé par Catherine Villeminot et Tiphaine DeReyer, rendez-vous le vendredi 6 juin 2014 au Théâtre Rialto.


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