Kino août 2013

Il n’y pas eu de soirée de projektion régulière au mois de juillet mais comme le faisait remarquer l’animateur de cette soirée d’août, Jules Saulnier, une projektion en plein air avait eu lieu la veille à la Place de la Paix au centre-ville. On avait pu y voir des kinos des cellules à l’international. Mais ce soir nous étions de retour au chaleureux Théâtre Rialto pour une soirée régulière.

Un matin comme les autres

Un matin comme les autres illustrait le combat perpétuel d’un homme pour dompter une de ses mèches de cheveux. Romain Baralis a commencé par expliquer que son film était une métaphore de la guerre avant de dire plus sérieusement qu’il s’était inspiré en fait d’un colocataire. Celui-ci faisait à chaque matin sensiblement la même chose que le personnage principal du film incluant le punch final.

12 minutes plus tard

Ian Morissette ne présentait pas seulement son premier kino, mais aussi son premier film à vie. Dans 12 minutes plus tard une mère alterne entre joie et tristesse en parlant de sa relation avec son fils. Ayant de l’expérience dans le domaine de la photo, il avait voulu dans son premier film s’en tenir à des plans simples et principalement fixes. Son fils jouait le rôle du jeune. Il avait aimé l’expérience mais ne recherchera pas à renouveler l’expérience à l’avenir. Cette première expérience passée, Ian était déjà presque prêt à présenter son prochain film à une future soirée.

Laisse-Toé faire, Tabarnak!

L’utilisation d’un sacre dans le titre du film que Charles Dubé a réalisé au dernier Kabaret de Bruxelles pouvait être surprenant au départ. Il provenait du fait que presque systématiquement lorsqu’il y rencontrait un belge pour la première fois et que celui-ci apprenait que Charles était québécois, il lui répondait en disant « Tabeurnaque ! » sans aucune raison.

Charles avait comme idée de départ pour Laisse_Toé faire, Tabarnak! la question suivante : Quelle pourrait être la chose la plus stupide à faire en sortant du lit ? La réponse : Se laisser dicter toutes ses actions par une boule 8-ball, du type qui donne des réponses lorsqu’on la secoue. Nous suivions donc dans ce film un homme qui s’apercevait qu’il ne peut faire d’autre que ce qu’il lui a été imposé par une boule 8-ball. Charles avait eu des misères à trouver ce jouet en Europe puisqu’il n’était plus en production. Finalement quelqu’un dans l’entourage du Kabaret en avait encore une qui pouvait être utilisée.

Jules a profité du passage sur scène de Charles pour le présenter officiellement comme le nouveau directeur des soirées mensuelles. Il s’occupera de programmer ces soirées et les réalisateurs devront communiquer avec lui à l’avenir pour l’informer lorsque leur film sera prêt à être inclus dans une soirée mensuelle.

Kabaret de Montréal 2013

Charles-Louis Thibault et Jesse Malcolm Sweet, deux des directeurs artistiques de Kino, sont venus sur scène présenter le nouveau concept mis en place pour le prochain Kino Kabaret de Montréal. Dans une perspective de renouvellement de l’événement, le nombre de soirées de projektions a été réduit à trois et chacune de ces soirées serait parrainée par un réalisateur connu. Dans le cadre d’une entrevue préalable, ces trois réalisateurs développeront leur vision du cinéma. Les films produits dans chacune des ces soirées devrait refléter cette vision.

Autre nouveauté, les réalisateurs devront s’inscrire en trio. Dans un esprit d’entraide, ces trois réalisateurs devront produire un film pour chacune trois soirées. Ces kinoïtes s’arrangeront entre eux pour se répartir les tâches ce qui pourrait vouloir dire que chaque film ne serait pas nécessairement l’œuvre spécifique d’un membre du groupe.

Marie-Ève Lavoie, la directrice générale de Kino, est venue rejoindre ces messieurs pour donner compléter les informations données:

  • Le Kabaret aura lieu du 7 au 18 octobre.
  • Les inscriptions auront lieu jusqu’au 6 septembre.
  • Par ailleurs, il y a plusieurs postes à remplir bénévoles ou non dans l’organisation

Tous les renseignements supplémentaires allait être disponibles le lendemain sur le site web.

Un film sans musique

Scénariste depuis 5 ans, Pierre Faucher est venu présenter son premier projet en tant que réalisateur, Un film sans musique. Il nous y décrivait un moment tendu entre deux hommes affligés. En réponse à la question de Jules, Pierre n’était pas en mesure d’expliquer la source d’inspiration de cette histoire.

Il était reconnaissant de la contribution des comédiens au projet. Il tenait aussi à saluer le travail de l’équipe technique avec laquelle il a travaillé et qui a pu surmonter les difficultés rencontrées lors du tournage en particulier au niveau du son. Par exemple, il a fallu ré-enregistrer les dialogues d’un des comédiens en postproduction ce qui était un travail colossal.

Cheval

Devant un groupe réuni dans une écurie, un père cowboy félicite très maladroitement son fils qui vient de remporter une compétition. La manière dont ce fils répond ces compliments était le nœud de l’intrigue du kino présenté par Olivier Gilbert. Cheval avait été réalisé dans le cadre du dernier kabaret de Montréal et projeté dans la soirée thématique Huis-Clos. Un lieu avait été imposé 48 heures à l’avance à ceux qui participaient à cette soirée et dans le cas d’Olivier, son lieu était une écurie. Olivier était reconnaissant de l’importance de l’aide qu’apporte la structure du Kabaret pour la réalisation de ce film (et des films en général). Il était satisfait de cette version peaufinée de son film.

Une petite anecdote de tournage : Une partie des figurants provenait de ceux qui fréquentaient habituellement l’écurie. Olivier avait une petite crainte que ceux-ci et la propriétaire de l’écurie n’auraient pas vraiment aimé la tournure de l’histoire. Mais heureusement, ces craintes se sont envolées lorsque ces personnes ont quand même saisi le côté drôle de l’histoire.

Défis

Sept réalisateurs ont relevé le défi lancé le mois dernier : Un film de char. Nous avons eu droit à :

Mais c’est une pub qui joue sur l’inversion des clichés machistes qui a remporté la faveur du public. Ford T-150 de Vincent Ouellet-Vinzi était à l’origine une idée de Zoé La Montagne qui joue aussi le rôle principal. Elle l’avait approché après avoir travaillé avec lui sur un autre kino. Il a trouvé intéressant de jouer avec l’esthétique publicitaire ainsi que de développer l’antithèse de la fille de pub de char.

Jules a annoncé le prochain défi pour le mois de septembre : Spinoff. C’est-à-dire un film où on développe une histoire dont le personnage principal était un personnage secondaire dans un autre film et dont on aimerait en savoir davantage.

Zouf et le commandant

Zouf et le commandant exposait une confrontation entre deux personnages semblables ainsi qu’une échéance difficile à respecter. Alain Juteau a trouvé son inspiration lors d’une visite à une succursale du Village des Valeurs. Il y avait trouvé un manteau de pilote d’avion qui a servi de point de départ d’un des personnages. Par ailleurs, on pouvait vraiment dire que c’était son film puisqu’il y a rempli la majorité des postes de production.

De Borst

Dans De Borst on entrait dans l’intimité d’un couple où une jeune femme évoquait à son compagnon le rêve étrange qui l’a réveillée. Ce film d’Éric Kamala Boulianne faisait partie lui aussi de la cuvée du dernier Kabaret de Bruxelles.

Jules lui a fait remarquer que le ton de ce film tranchait avec ses précédents. C’était un choix conscient de sa part. En arrivant à Bruxelles, peu de personnes le connaissait et il sentait qu’il pouvait s’éloigner des films à tendance humoristique dont il avait l’habitude de faire. Il arrivait donc à Bruxelles avec cette histoire d’un presque monologue avec des aspirations davantage artistiques.

Par contre, il n’avait pas appréhendé les difficultés pour en transformer en film. Mais il a fini par trouver une jeune femme qui pouvait traduire son texte en flamand,  l’interpréter avec un comédien en une seule prise et qui n’avait pas de problème avec un peu de nudité de sa part.

Défi manquant

À cause de difficultés techniques, un des films relevant le défi Film de char n’avait pas pu être présenté avec les autres. Mais les gens de la technique ont pu s’arranger pour que nous puissions le voir à ce moment-là. L’intrigue a suivi une jeune femme enfermée dans un espace restreint qui semble anxieuse

Samurai Cop

Dans le cadre d’une collaboration avec le Festival Fantasia, deux kinoïtes avaient l’occasion de réaliser un court métrage en référence à un film qui allait y être projeté. Il était diffusé en première partie de ce film. Cette année, David Baril était un de ces réalisateurs.

Dans Samurai Cop: The Game, nous avons pu voir le prototype d’un jeu vidéo du style de la fin des années 80 basé sur le très mauvais film, mais film culte, du même nom. Deux policiers, dont un macho musclé maniant le katana, traquaient un contrebandier asiatique de drogue.

David a expliqué comment son équipe et lui avaient mis tous les efforts pour avoir une esthétique des jeux vidéos de cette époque. Ça avait impliqué de dessiner toutes les images montrées car de faire un traitement à partir de photos n’aurait pas donné un résultat réaliste. Il a voulu aussi aller un peu plus loin dans la stupidité de l’histoire.

Divinità

Pour terminer la soirée, nous avons vu le film qu’Anastasia Bourlakova a réalisé dans le cadre du concours « Réalisatrices, tout court ». Dans Divinità, une femme fait l’expérience d’une rencontre cosmique avec une femme mystique juste avant de se faire réveiller par la dure réalité. Anastasia s’est inspirée d’un rêve qu’elle a fait elle-même.

Elle nous a introduit André Ouellet qui a fait la conception sonore du film. Il nous a expliqué comment il a fait de la recherche pour ce film. Il s’est inspiré d’écrits sur la relation entre les sons en basses fréquences et les chakras ainsi que d’une religieuse qui soignait en utilisant la musique.


Prochain rendez-vous: 6 septembre au Théâtre Rialto.


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