Le chic Théâtre Rialto grouillait de monde en cette soirée du début mai. Alors que les terrasses débordaient, cette affluence en cette période printanière à température nettement estivale confirmait l’intérêt grandissant que les soirées mensuelles de Kino ont suscité. François Jacob allait être notre hôte pour la soirée.
Thank God it’s the end of the world
Le premier film de la soirée a été réalisé par une nouvelle kinoïte, Sandrine Brodeur-Desrosiers. Dans Thank God it’s the end of the world, nous suivons un couple qui décide de laisser tomber toute retenue à l’approche annoncée de la fin du monde. Sandrine ne connaissait pas le mouvement Kino à l’époque et avait réalisé ce film pour le festival de films de la fin du monde de décembre dernier. Elle y avait fait la rencontre de plusieurs kinoïtes inspirants ce qui l’a amenée à vouloir s’impliquer dans le mouvement Kino par la suite.
Tu peux me faire confiance
Emilie Rosas est venue nous présenter un kino réalisé au kabaret de Bruxelles. Tu peux me faire confiance aborde un sujet troublant où un couple essait de comprendre le comportement bizarre de leur jeune garçon. Emilie est très reconnaissante envers l’équipe qui l’a entourée dans ce tournage et ce même si l’actualité de l’époque rendait le sujet de ce film sensible.
Les projets affluaient pour Emilie qui sortait tout juste, dans les dernières semaines, de l’organisation du Festival de films de la relève. Elle allait présenter le 6 mai un film lors de la soirée Réalisatrices, tout court. Cette soirée de projection de films réalisés par des femmes était un projet né d’une collaboration entre Kino et le FCTNM (Femmes du Cinéma, de la Télévision et des Nouveaux Médias). Sandrine Brodeur-Desrosiers devait elle aussi y présenter un film.
Ma chèvre courageuse
Tiré du premier kabaret Kino du Burundi, nous avons pu voir Ma chèvre courageuse, un film de Prosper Nisubire. Christopher Redman (accompagné d’une jeune femme dont j’ai oublié de noter le nom) est venu parler de ce film à la place du réalisateur. On voyait dans ce film un homme en état d’ébriété littéralement encourager une petite chèvre à tenir tête à un chien qui semblait l’attaquer.
Les éléments du film avaient une portée symbolique qui pouvait être devinée par la révélation de Christopher que le thème ce kabaret était le 5e anniversaire de l’indépendance du Burundi. Christopher et la jeune dame qui l’accompagnait ont aussi raconté comment cette expérience avait été enrichissante pour eux. Ils recommandaient à tous ceux qui le pouvaient d’y participer. Il était possible d’avoir plus de renseignements au http://burundifilmcenter.org/
J’reviendrai pas
Rosalie Bordeleau présentait son premier kino à Montréal. Elle a déjà été active au sein de la cellule Kino de Québec. J’reviendrai pas illustre l’histoire d’un étudiant universitaire dérouté dans son quotidien urbain alors que des images de la nature le hantent. Bien que le ton de ce film soit vraiment dramatique, Rosalie nous a promis que son prochain film serait une comédie.
Les compléments
Deux hommes attendent chez une jeune femme son arrivée alors qu’elle a tenté de les rejoindre tous les deux. C’était l’entrée en matière de la comédie Les compléments de Cédric Conti. Il est monté sur scène avec Ariane Louis-Seize-Plouffle avec qui il a écrit le scénario. Le travail d’écriture s’est déroulé à 3 puisque c’était Frédérique Proulx qui avait approché Ariane avec l’idée à l’origine du scénario. Les comédiens, dont Frédérique faisait partie, ont aussi impliqués dans la rédaction du scénario.
Les défis
Dix réalisateurs ont été jumelés à autant de comédiens pour relever le défi lancé le mois dernier. Les comédiens avaient soumis un rôle qu’ils avaient toujours voulu jouer mais qu’ils ne se sont jamais fait offrir. Les propositions avaient beaucoup varié comme par exemple:
- Un athlète de combats extrêmes
- Un geek
- Une junkie
- Une chef de gang
- Une peintre aveugle
- Un humoriste déchu
- Une danseuse
Mais c’est finalement le film Mojo Alpha de Vincent Ouellet-Vinzi mettant en vedette Leila Thibeault-Louchem qui a remporté la faveur du public après un second tour. Elle y a réalisé son fantasme de jouer le rôle de Satan. Vincent était accompagné sur scène de la jeune comédienne qui y tenait un petit rôle.
Accueillir Filmonik Melbourne
Au moment où Charles-Louis Thibault est monté sur scène François en a profité pour annoncer la création de la troisième cellule australienne du mouvement Kino après Sydney et Adélaïde. Charles-Louis a donc filmé la foule alors qu’elle souhaitait en chœur bienvenue à la nouvelle cellule de Melbourne.
Prochain défi
Avant de poursuivre la soirée avec les prochains courts métrages, François nous a glissé le thème du prochain défi: Exposition. Une banque d’images a été assemblée dans laquelle les kinoïtes intéressés allaient piger pour s’inspirer pour réaliser leur défi. Les réalisateurs allaient déterminer leur image assignée dans un coin de la salle en fin de soirée.
Le trotteur
Jean-Simon Leduc est venu présenter son premier kino s’intitulant Le trotteur où il y tenait aussi le premier rôle. On y voyait un jeune homme et toutes les petites stratégies qu’il déployait pour procrastiner.
Sacrifice
Un couple vit le genre de dispute qui mène à sa rupture. On entend en arrière-plan les pleurs d’un bébé. C’était la trame narrative de Sacrifice, le film que Martin Thibodeau a réalisé au dernier kabaret de Montréal. Martin et l’actrice principale se connaissent depuis longtemps et ils se sont donnés une occasion de pouvoir travailler ensemble. Trouver une bonne histoire était rare et les possibilités d’un rôle tabou comme celui de la mère qui n’aime pas son enfant était une belle occasion qu’il a voulu profiter.
Au temps des colonies
Réalisé au dernier Kabaret de Montréal, Au temps des colonies de Charlotte Beaudoin-Pelletier était volontairement un film ambigu. Elle voulait taquiner les productions cinématographiques historiques dites sérieuses, mais en pousant elle aussi la rigueur le plus loin possible. Une projection avait eu lieu aux Rendez-vous de cinéma québécois et de personnes du public n’auraient pas compris la blague. Charlotte avait aussi de l’appréhension envers la réaction de David LaHaye qui faisait partie du jury et étant de la distribution du film Nouvelle-France, un de ces films historiques dits sérieux.
Dernière soirée pour François
François a pris un peu de temps pour annoncer que c’était la dernière soirée régulière de projektion en tant que directeur artistique de Kino. Il occupait ce poste depuis 2008 et il a considéré que c’était le temps de céder sa place à du sang neuf pour Kino. Il voulait remercier toutes les personnes avec lesquelles il avait travaillé durant toutes ces années. Il considérait que Kino avait vraiment changé sa vie et qu’il était serein de passer le flambeau à une nouvelle équipe. Les membres de l’équipe actuelle de direction artistique monté sur scène pour le remercier de son travail. Des images du film souvenir qu’il avait réalisé il y a quelques années au Kabaret de Montréal ont aussi été montrées.
Le dernier étage
Un autre kino tourné lors du dernier Kabaret de Montréal, Le dernier étage nous a permis de suivre une photographe se trouvant dans un lieu désaffecté et ce qu’elle y a vu. Simon Beaupré, son réalisateur, était passé à travers toute une gamme d’émotions pour la réalisation de ce film puisqu’il n’avait su que 48 heures à l’avance quel allait être le lieu de son tournage. Il avait hérité du grenier du couvent des Sœurs Grises au tirage au sort. Comme le lieu venait avec une ambiance et une histoire, Simon était hyper stressé au point d’en avoir des sueurs froides puisqu’il ne pouvait pas préparer grand chose.
La prochaine soirée régulière de projektion : Le 7 juin
Crédit photos: Thomas Dandres