Premier événement public depuis la fin de l’haletant kabaret d’automne de Montréal, la soirée mensuelle de projektion de novembre a permis à Kino Montréal de revenir à un rythme un peu plus régulier. Jules Saulnier était aux commandes de la soirée alors que plusieurs réalisateurs attendaient avec impatience de pouvoir nous présenter leur petit dernier film
La soirée commence avec Luna Plina de Vanessa T-Denault. Elle était active dans une autre cellule
Kino et présentait ce soir-là un kino pour la première fois à Montréal. Ce film raconte les histoires mystérieuses que vit une jeune femme à l’approche de la pleine lune.
De la plage, un paraplégique observant la mer semble se poser inlassablement les mêmes questions. La femme qui pousse sa chaise roulante est habituée à la situation mais elle ne se doute pas de ce qui va leur arriver. En nous présentant Finish Line Simon Beaupré a avoué avoir voulu faire un film qui laissait davantage de place aux dialogues et au jeu des comédiens plutôt qu’aux effets spéciaux auxquels il est associé d’habitude.
Premier de deux faux documentaires réalisés au cours du Festival du Documenteur de l’Abitibi-Témiscamingue et présentés ce soir-là, Un exemple de succès, Lawrence Côté-Collins suit le quotidien du comédien Daniel Campeau, membre-UDA, qui a choisi l’exode urbain pour gagner sa vie. La rareté des comédiens en région est à l’origine de plusieurs situations cocasses décrites dans ce film. Lawrence nous a expliqué qu’elle a testé plusieurs techniques de réalisation dont celle d’entendre dans le film les questions posées par la réalisatrice au personnage principal.
Benoit Laplante est venu par la suite nous parler du Gala Kino VIP qui aura lieu le 12 novembre au Théâtre Rialto. Il nous explique l’importance de l’événement pour assurer le financement des activités de Kino. Sous la présidence d’honneur de Philippe Falardeau, c’est par ailleurs l’occasion pour les kinoïtes de pouvoir réseauter avec des personnes du milieu du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias.
Martin Thibaudeau nous a amené le résultat de ce qu’il a tourné au kabaret de Montréal en 2011, Réflexions. Ce kino révèle un enterrement triste mais pas pour les raisons pour lesquelles on le croit au départ. Cette version diffère significativement de celle présentée à l’époque puisque les effets de… réflexions y ont été peaufinés. Martin nous a appris d’ailleurs que ce film a fait partie de la compétition officielle au Festival International du film de Toronto.
En fin de première partie de la soirée, le film d’Hugo Matte, Super Egos, a été projeté. Hugo nous a relaté le contexte de la réalisation de ce film : C’est une parodie d’un film présenté au festival Fantasia. Hugo a eu un petit stress quant à la réaction des réalisateurs du film parodié lorsqu’il a appris que son film allait passer en première partie de ce film à leur insu. Mais heureusement ils ont bien aimé ce film. On y voit des super héros peu communs lors de leur premier rendez-vous avec une jeune dame.
Juste avant la pause, Jules invite les personnes qui veulent participer à une des activités des prochains mois à s’inscrire pour :
- La soirée Kinoël où en décembre les kinoïtes s’échangent des petits films
- Le défi de janvier qui sera de type speed casting où des réalisateurs sont jumelés à des comédiens. Le scénario imposé a été projeté durant la pause.
Au retour de la pause, nous avons pu voir les films produits par les réalisateurs qui ont relevé le défi de ce mois-ci soit de réaliser un film tout seul (mais vraiment tout seul). Nous avons pu voir une assez grande variété de sujets et de formats cinématographiques allant du musicalement scatologique au gore domestique, de l’ode à la nature au message vidéo personnel d’une bipolaire. Mais en bout de ligne, le film de David Émond-Ferrat, Je pense donc je suis (ou de quoi d’même), a retenu la faveur du public. L’interrogatoire sanglant impliquant deux personnages au lien particulier a remporté les honneurs après un second tour de vote. Au moment de recevoir son prix il nous mentionne que bien qu’il ait gagné un défi en collaboration avec d’autres auparavant, c’est la première fois qu’il gagne un défi seul (ce qui approprié pour le thème de ce défi)
Le film suivant fut un produit provenant de la cellule Kino Fada directement de Marseille. Duel Trilogique était inspiré des jeux vidéos de combat du début des années 90 et mettait en vedette deux femmes qui s’affrontaient. Stevan Jobert nous a raconté qu’il avait réalisé ce kino parce qu’il avait reçu un blâme où il devait illustrer une histoire d’amour mais où il y aurait juste des femmes.
Issu du kabaret de Bruxelles, Petit Puceau de Vincent Campbell, nous permettait de suivre le parcours d’un jeune homme qui a des difficultés à établir des relations avec femmes. Vincent a constaté avec nous son inclinaison vers les histoires de couples qui ne fonctionnent pas même si cette histoire est une variation de ce thème.
Produit dans le cadre des derniers Rendez-vous du cinéma québécois, J’ai tué mon chien de Charles-Louis Thibault faisait référence au film J’ai tué ma mère de Xavier Dolan. Pour célébrer ses trente ans les Rendez-vous du cinéma québécois avait offert à des kinoïtes et d’autres réalisateurs la possibilité de créer une œuvre en référence à chacun de trente films marquants, soit un par année d’existence du festival. Charles-Louis nous a expliqué tout le travail qu’il a fait pour qu’il y a une parenté entre son film et l’original autant au niveau des détails techniques que de l’histoire.
Avant de présenter le dernier film de la soirée, Jules a pris un peu de temps pour nous annoncer qu’il quittera bientôt le rôle de directeur artistique de Kino. Avec une voix assez émue à plusieurs moments, il nous a exprimé comment est-ce que cette expérience lui a été enrichissante et qu’il remerciait tous ceux avec lesquels il a travaillé durant ces cinq dernières années. Le comité organisateur de Kino est monté sur scène pour trinquer avec lui et pour le remercier de ses loyaux services.
Le dernier film de la soirée était un film invité, le deuxième produit durant le Festival du Documenteur de l’Abitibi-Témiscamingue. Nostradamus, faux documentaire de Maxence Bradley, Alexandre Lampron et Élisabeth Olga Tremblay suit différentes personnes se préparant pour la fin du monde en se réfugiant à Amos. Maxence étant absent, Alexandre et Élisabeth sont venus parler de ce film où, par exemple, ils nous ont dit comment toutes les personnes qui étaient à l’écran jouaient leur propre rôle ce qui donnait une aura de (fausse) authenticité au film.
C’est donc un rendez-vous le 18 décembre pour la soirée Kinoël ou encore en janvier.
Crédit photos: Thomas Dandres